Niveau supérieur

 
Tant de sites traitent - et fort bien - de la mythologie gréco-latine qu'il était superflu d'en faire un de plus.
 
Il paraissait plus intéressant de rappeler ou de faire savoir que, parmi les nombreux artistes qui se sont penchés sur le sujet,
Ricet Barrier et Bernard Lelou lui ont donné, voici quelques lustres, un coup de jeune qu'il n'a jamais perdu :
le tour de la question en dix chansons.
 
Après les avoir entendues , on ne voit plus du même œil ni les Amazones, ni Psyché, ni encore moins Pénélope.
 

 
L'édition vinyle de 1980 comportait les notes ci-contre.  
La réédition CD s'honore d'une illustration du grand Ronald Searle himself.  

 

 
Visiter le site de Ricet-Barrier

 

BACCHUS, Dieu du vin mais pas des ivrognes, ne dépasse jamais les 0,8% même au volant de son char-à-bœufs, aussi n’a-t-il jamais d’accidents. Le vin, aliment sain... quelle belle invention quand elle respecte l’équilibre.

 

PÉNÉLOPE, symbole de la vertu féminine dans la bonne tradition : bonne mère (cf. TÉLÉMAQUE), bonne épouse (ULYSSE peut voyager !), travailleuse (elle tapisse tout le temps) et pourtant...

 

DIANE, ARTÉMIS pour les Grecs, vierge dure sinon pure, grand veneur des Dieux, se défoule en faisant des hécatombes de biches, sangliers, faucons et autres tapirs. Bête noire des écologistes (rien n’est pire qu’une vierge quand elle se met à chasser), déesse des choses obscures, elle est la LUNE (PHÉBÉ, SÉLÉNÉ), son frère Apollon étant le soleil (PHŒBUS). Déesse des carrefours (trois routes qui se croisent = Patte d’oie !), elle provoque par ses flèches les morts violentes et les épidémies (accidents de bagnoles) sans compter les coups de fusil qui se perdent... EN outre elle protège les Eaux Thermales : VENI, VIDI, VICHY (cf. J. CÉSAR)

 

Les HEURES (du grec HÔRAI, espace de temps). Elles sont trois... au départ : EUNOMIE, DIKÉ et IRÉNÉ. Filles de Jupiter et de THÉMIS, elles sont très belles et avec elles le Temps passe vite, trop vite... Entre autres activités, elles sont préposées à l’ouverture et à la fermeture des Portes de l’OLYMPE, domaine des Dieux.

 

Les AMAZONES. Les Dames et les Demoiselles de la Mythologie ne riaient jamais ! le joyeux BACCHUS n’a pas son homologue féminin. Parmi ces sombres héroïnes, les plus sévères étaient sans doute les AMAZONES : déchaînées, sanguinaires, toujours à la pointe des combats, comment auraient-elles eu le temps de rire ? Pas question de s’amuser tant que le Mâle se targuera de sa supériorité. Les AMAZONES descendent du dieu de la Guerre MARS-ARÈS (un pas rigolo non plus !). Malgré leur acharnement et leur agressivité, que de piquettes !:dans leur combat contre HERCULE qui tue leur reine Hippolyte pour lui piquer sa ceinture ; contre THÉSÉE qui leur flanque la pilule à ATHÈNES ; contre Achille qui tue leur nouvelle reine PENTHÉSILÉE pendant la guerre de Troie ; ACHILLE mort, c’est son fantôme qui les met en déroute lorsqu’elles viennent saccager sa tombe. Ah vraiment, il n’y a pas de quoi rire... Plus tard, au VIIIe siècleon les retrouve en Europe Centrale, conduites par la farouche VLASTA : elles sèment la terreur, défendant aux hommes de porter les armes sous peine de mort, les obligent à monter à cheval... en amazone, à faire les travaux du ménage pendant qu’elles combattent ; choisissant elles-mêmes leur mari, elles punissent de mort celui qui rejette leur choix... Pendant la Révolution de 1789, notre Théroigne de Méricourt (ou Thérouane ?) prenait le flambeau en dénonçant le misérabilisme de la femme, suivie plus tard par les intrépides Vénusiennes. Et maintenant...

 

THALIE, muse de la Comédie, fait partie avec ses huit sœurs de la suite d’APOLLON : elles sont toujours à l’affiche des spectacles de l’OLYMPE ; les Dieux et les Humains ne s’en lasseront jamais car elles représentent « avantageusement » les Beaux-ARTS.

 

ÉCHO et NARCISSE. ÉCHO était une minette... en ce temps-là on disait une NYMPHE, voire une nymphette. Elle était si jolie que JUNON (Mame JUPITER !) la prit en grippe, croyant, à tort, qu’elle était l’amie très intime de son mari, un insatiable coureur de jupons, jamais essoufflé et elle la condamna à répéter inlassablement le dernier mot de chacune des phrases qu’elle prononcerait rait rait rait rait... Comment dans de telles conditions, aborder et séduire le beau NARCISSE, le super- minet, la coqueluche de toutes les nymphes et dont elle était folle folle folle folle folle folle... Dire à un homme : « Vous êtes beau !! » c’est déjà difficile, mais lui murmurer avec extase : : « Vous êtes beau... beau... beau... beau... », ça fait mal... d’autant plus que NARCISSE n’avait en tête qu’une seule idée : MOI !!!... il en mourut... Quant à la pauvre ÉCHO, elle porte le deuil deuil deuil deuil (en jaune).

 

PANDORE : C’est la première femme, c’est ÈVE, qui naquit d’une vengeance de Jupiter. Voici l’histoire : PROMÉTHÉE (« Le prévoyant »), un TITAN, avait pris les hommes sous sa protection et afin de les aider, avait dérobé le feu à JUPITER pour le leur donner. Pas content, le patron, de voir son pouvoir diminuer, d’autant plus que les hommes, lorsqu’ils lui offraient des sacrifices, ne lui donnaient que les os et la graisse, et gardaient pour eux les meilleurs morceaux ! Il fit forger par VULCAIN une créature douce et ravissante : les Dieux la couvrirent de cadeaux, couronne d’or, voiles brodés, charme, intelligence etc. Ils la baptisèrent PANDORE (« Don de tout ») et JUPITER la présenta aux Hommes, lesquels plongèrent... of course. JUPITER bichait car vicieusement, parmi les cadeaux, il y avait une boîte contenant tous les fléaux de l’humanité (à ne pas ouvrir bien sûr). Mais MERCURE, un autre vicelard, grand copain de JUPITER (c’est son fils !) avait offert à PANDORE un cadeau redoutable : la CURIOSITÉ. Donc... dès qu’elle fut seule, PANDORE ouvrit la boîte d’où s’échappèrent toutes les calamités (les vices, les guerres, les maladies, les grands départs en vacances etc.) qui, depuis, sont toujours notre lot. Ne restait au fond de la boîte que l’ESPÉRANCE, seul don positif des Dieux. PANDORE-ÈVE se mit en ménage avec ÉPIMÉTHÉE (« celui qui réfléchit trop tard »), frère de PROMÉTHÉE, plus connu sous le nom d’ADAM. On connaît la suite... Quant à Prométhée, premier révolutionnaire luttant pour la LIBERTÉ, contre l’injustice et le pouvoir dictatorial, il fut enchaîné sur les ordres de Jupiter au mont KAZBEK dans le Caucase et là, chaque jour, un aigle venait lui dévorer le foie... en toute simplicité... JUPITER-REND-FOUS-CEUX-QU’IL-VEUT-PERDRE !

 

HERMAPHRODITE.

« Du langage français, bizarre hermaphrodite
De quel genre te faire, équivoque maudite
Ou maudit ?... »
BOILEAU

Dans le dictionnaire, on le trouve à la fois aux noms communs et aux noms propres. Le contraire de l’hermaphrodisme c’est le gonochorisme, mais vous le saviez déjà. Hermaphrodite (nom propre) est un personnage nullement équivoque de la mythologie. Fils (ou fille) d’HERMÈS-MERCURE et d’APHRODITE-VÉNUS, il (ou elle) avait tout pour être beau (ou belle) et le fut considérablement. Un jour qu’il (ou elle) se baignait dans un lac, domaine personnel de la belle nymphe SALMACIS, celle-ci l’aperçut et en devint éperdument amoureuse... HERMAPHRO pour les dames (hommes), épouvanté€ s’enfuit à la nage mais elle nageait mieux que lui (ou elle). La course fut brève et elle l’entraîna dans les ondes, obtenant des Dieux que leurs deux corps et leurs deux sexes n’en formassent plus qu’un. Depuis, ils sont éternellement conjoints.

 

PSYCHÉ jouit également de deux places dans le dictionnaire (noms communs, noms propres). Elle est très belle et inspire les artistes (APULÉE, LA FONTAINE, MOLIÈRE-CORNEILLE, LULLY, PAJOU... Saint-Gobain)... PSYCHÉ dans le bain, aux bains, hors du bain, entrant dans le bain, sortant du bain, faisant couler son bain, vidant sa baignoire, bref elle est propre et représente la pureté de l’âme (du grec PSUKHÈ). C’est un modèle pour les PSYCHOLOGUES, PSYCHIATRES, PSYCHANALYSTES et autres PSITTACIDÉS. On disait de PSYCHÉ qu’elle était la plus belle femme de l’univers, situation intolérable pour VÉNUS qui n’admettait pas la concurrence d’une simple mortelle. Par vengeance, elle donna pour mission à son fils CUPIDON-ÉROS, l’AMOUR, ce faux enfant, ce jeune vieillard, de rendre PSYCHÉ amoureuse d’un individu vil et méprisable . En effet aucun homme, laid ou non, ne s’amourachait d’elle : on s’extasiait mais on ne la touchait point – les superstars restent sur leur piédestal. CUPIDON, arc à la main et carquois en bandoulière, s’en alla viser la trop belle PSYCHÉ mais... Ô SURPRISE... EXTASE, COUP DE FOUDRE !!!... parties vers le cœur de la belle, les flèches font demi-tour... PLAF... dans le Mille !!! Chipé, l’Amour !! « J’épouse !! » pensa-t-il in petto... NOCES... mais PSYCHÉ ne doit ni voir ni connaître celui qu’elle épouse (L’Amour est aveugle)... C’est un affreux SERPENT, lui dit-on (Hé Hé... le serpent a la main douce, pense PSYCHÉ, très satisfaite de son reptile de mari). Las ! La CURIOSITÉ (encore !!) s’en mêle et, une nuit, elle allume ! Oh... qu’il est beau !! l’Amour s’enfuit (L’Amour ne peut pas vivre sans confiance). VÉNUS, la belle-mère, impose à PSYCHÉ toutes sortes de travaux irréalisables qu’elle accomplit sans difficulté (L’Amour sincère triomphe de tout... tralala...). Retour de CUPIDON, guéri et plus amoureux que jamais. Arbitrage bienveillant de JUPITER qui rend PSYCHÉ IMMORTELLE !! Ah... Ça va mieux... VÉNUS devient ainsi la belle-mère d’une femme de son monde : quand on vit dans le 16e (ciel) on se marie dans le 16e... (On s’arrange comme on peut).

 

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